Pendant que les Ehpad admettent lentement la nécessité de se réinventer, les assureurs se positionnent déjà comme référents du sujet de la dépendance. De son côté, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 qui prévoit l’organisation de la 5 branche dédiée à l’autonomie des seniors. Les cartes sont donc en train d’être rebattues et l’avenir de ces établissements, sans modernisation ni remise en cause de leur modèle, semble incertain.
[Article initialement paru le 24 août 2021, NDLR] La France a passé le cap symbolique des 100 000 décès liés à la Covid-19 le 15 avril 2021 (1). Les seniors, et notamment ceux résidant dans des Ehpad, sont le plus tristement impactés par la crise sanitaire qui sévit dans le monde (2). La question de la dépendance se retrouve donc sans surprise de nouveau au centre des débats. Mais qu’en est-il spécifiquement des Ehpad ?
Le désamour des Français pour ces établissements n’est pas inédit et la Covid-19 n’a fait que l’aggraver. Pendant que les Ehpad admettent lentement la nécessité de se réinventer, les assureurs se positionnent déjà comme référents du sujet de la dépendance. De son côté, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 qui prévoit l’organisation de la 5e branche dédiée à l’autonomie des seniors (3).
Les cartes sont donc en train d’être rebattues et l’avenir des Ehpad, sans modernisation ni remise en cause de leur modèle, semble incertain.
La mauvaise image des Ehpad encore dégradée par la Covid-19
Les carences du système de soins étaient, déjà en 2019, d’actualité. En effet, à cette date, seulement 13 % des Français se disaient prêts à intégrer un établissement spécialisé, d’après un sondage réalisé par Odoxa, repris par Ouest France (4). Le manque de moyens humains, financiers et techniques y dégradent les conditions de vie et des cas de négligence voire de maltraitance ont ternis l’image des Ehpad.
L’arrivée de la Covid-19 n’a fait qu’aggraver une situation connue et préexistante. On se souvient, lors de la première vague, des critiques émises sur la gestion de la crise en elle-même et du sentiment d’abandon qu’elle a provoqué : manque de matériel, de protection et mauvaise communication avec les familles ne pouvant voir ou avoir des nouvelles de leurs proches.