Sur un marché surcapacitaire, la branche de la perte d'exploitation sans dommages fait figure d'exception. « Comme les réassureurs n'en veulent pas, il n'y a pas de capacité pour les garanties perte d'exploitation sans dommage », explique l'un des principaux courtiers de la place. Les nombreux "blancs" laissés dans notre panorama des capacités sur la ligne de la perte d'exploitation (PE) sans dommage témoignent en effet de ce très faible appétit des assureurs pour le risque.
Pour les assureurs directs, cela signifie que s'ils accordent 50 M€ en PE sans dommage, c'est sur leur propre rétention et pour faire plaisir à un très gros client. « Dans les capacités de souscription affichées par les assureurs, les traités de réassurance, voire la réassurance facultative, jouent un grand rôle. Sur des risques très sensibles, l'absence de réassurance est l' une des explications aux difficultés rencontrées pour garantir les entreprises », explique Hervé Houdard, DG de Siaci Saint-Honoré. C'est ainsi que dans le Landernau, l'un des assureurs disposant des plus grosses capacités du marché est ironiquement désigné comme le "premier courtier de réassurance de la place". « Les capacités disponibles pour couvrir les pertes d'exploitation sans dommage ne constituent pas un bon indicateur. Le cas par cas et le sur-mesure prévalent, pour des couvertures le plus souvent structurées avec le support des captives des entreprises », ajoute Jean Rondard, à la tête de Gras Savoye Corporate Risk Management. Une problématique persistante depuis bientôt trois ans et qui peine à trouver des solutions d'assurance...