Le marché français a très concrètement été concerné en 2012 par la sinistralité carence de fournisseur. Le chimiste Arkema en a ainsi été victime au printemps dernier après l'incendie du site de production de l'un de ses fournisseurs en Allemagne, Evonik, qui s'est trouvé dans l'incapacité de lui fournir du CDT (cyclododécatriène), un composant utilisé dans la chaîne de production du plastique. Il s'agit d'un sinistre exclusivement carence, c'est-à-dire qu'il n'y a pas chez Arkema de dommage direct, mais"seulement" une coûteuse perte d'exploitation. Le fait générateur n'est même pas consécutif à une catastrophe naturelle, mais à un simple incendie. Son coût est pourtant d'ores et déjà estimé à 70 M€. Une somme rondelette à la charge des assureurs du programme dommages d'Arkema. Soit les succursales françaises de FM Global, HDI-Gerling, Allianz Global CS et Liberty Mutual. Avec, cerise sur le gâteau, le rôle d'apériteur, et donc de gestionnaire du dossier sinistre, pour FM Global. L'assureur, adepte du travail en solo et assez peu friand de coassurance traditionnellement, a rompu avec ses habitudes pour le programme dommages du chimiste. Et ce relatif manque d'expérience de la coassurance n'est pas sans poser problème, semble-t-il, au moment où la concertation des porteurs de risques est indispensable pour gérer un sinistre déjà cher et atypique.
Ce dossier illustre à merveille, à l'échelle du marché français, la problématique posée aux assureurs partout sur la planète...