Les progrès technologiques ont permis à l'expertise à distance en auto et habitation de s'imposer. Assureurs comme experts plébiscitent aujourd'hui ce processus moins coûteux et plus rapide que les modes d'évaluation traditionnels. Et certains préparent déjà le coup d'après...
Singulier. Le groupe La Poste pourrait à terme équiper ses facteurs de smartphones exploitables à différentes fins parmi lesquelles la prise de photos de sinistres de petite envergue. Ces images permettant de géolocaliser et d'horodater un dommage sur un terrain reculé pourraient être utilisées dans un contexte d'expertise à distance (EAD). Certes, il ne s'agit, pour l'heure, que d'un projet, conduit en partenariat avec le cabinet Polyexpert (lire ci-contre). Mais il est suivi de près par les acteurs du secteur. Et au-delà de l'arrivée potentielle d'un nouvel acteur, et non des moindres, la démarche témoigne surtout du chemin parcouru et de l'explosion de l'expertise à distance dans l'assurance à l'œuvre depuis sa création dans les années 1990.
Développement poussif
«Nous avions initié les tests en la matière en 1995, en partenariat avec l'UAP, sur le segment auto», se souvient Pierre Steward, directeur de la coordination des régions au sein de BCA expertise, l'un des poids lourds du secteur. Toutefois, la plongée dans cette nouvelle ère, qui a d'emblée capitalisé sur la maturité des appareils photo numériques, la robustesse des réseaux et la volonté des assureurs d'aller vite dans le diagnostic et le chiffrage des dommages, s'est faite poussivement, du fait de certaines interrogations. Notamment portant sur le devenir de l'expert dans ce schéma et l'investissement à consentir pour le réparateur de s'équiper d'une infrastructure ad hoc (logiciel de traitement d'image, appareil photo numérique...)....