Si la micro-assurance s'impose progressivement dans les pays émergents, elle peine à se développer dans les marchés matures comme la France où les assureurs se font discrets. Pourtant, la demande est forte, notamment auprès d'entrepreneurs en mal de financement et de protection.
Régression, progrès ou effet de mode ? La micro-assurance suscite autant de débats que d'espoirs. Les uns y voient l'assurance miraculeuse pour sortir les plus pauvres de la misère. D'autres pointent les taux plus qu'usuraires de la Grameen Bank, l'institution pionnière du microcrédit, et la discrétion des médias à ce sujet. On l'a longtemps cru réservée exclusivement au Tiers-Monde, mais diverses expériences montrent qu'elle pourrait combler un vide en France, cinquième puissance mondiale fière de son modèle de protection sociale.
S'agit-il d'un «premier marchepied pour répondre à une demande, une réponse civique à une question de société», selon les termes de Philippe Da Costa, conseiller du président de la Macif ? D'une «niche destinée à rester une niche», à en croire Delphine Maisonneuve, directrice du marché des professionnels d'Axa France ? Ou plutôt d'un relais de croissance pour les assureurs français tant sur le marché domestique qu'à l'étranger ? Car les données du Bureau international du travail (BIT) ont de quoi griser : le potentiel global des microgaranties serait estimé à plus de 4,5 milliards de personnes à assurer, sachant que seulement 15 % de la population mondiale acquitte 92 % des cotisations collectées. La réponse à ces questions impose de se pencher sur les origines de la micro-assurance, pour mieux comprendre son évolution, et obtenir un éclairage sur les défis qu'elle pose aux compagnies et mutuelles dans l'Hexagone.
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