Plus vulnérables aux catastrophes naturelles et moins bien assurés que la France métropolitaine, les territoires d’outre-mer subissent une double peine. En dépit des efforts des assureurs et des pouvoirs publics, la sous-assurance n’épargne aucun segment de marché : ménages, entreprises et collectivités. Enquête sur un fléau endémique.
Risques cycloniques, sismiques et volcaniques, tempêtes submersives, inondations par ruissellement ou débordement de cours d’eau, l’outre-mer cumule les périls climatiques. Ces territoires vont continuer d’être davantage touchés par des événements climatiques extrêmes. Rien que pour le risque cyclonique, « nous prévoyons à l’horizon 2050 une augmentation de la sinistralité à hauteur de 20 % en lien avec l’accroissement de la fréquence moyenne des cyclones et de la hausse du niveau de la mer », précise Bertrand Labilloy, directeur général de la Caisse centrale de réassurance, et président-directeur général de CCR Re (1).
Ce sont les ravages de l’ouragan Irma à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, en septembre 2017, qui ont mis en évidence la sous-assurance en outre-mer. « Alors que les ultramarins représentent 4,1 % de la population française, moins de 2 % des primes d’assurance sont collectées en outre-mer. À l’inverse, les indemnisations Cat Nat dépassent 13 % », explique Fanny Arav, dans son récent rapport au Conseil économique, social et environnementale (CESE) (2). Les régimes d’obligation d’assurances seuls ne créant pas nécessairement la souscription.
Faiblesse des taux d’équipement
D’après l’Insee, seul un ménage sur deux des départements et régions d’outre-mer (Drom) a souscrit une assurance habitation pour sa résidence principale – qui inclut obligatoirement la couverture des catastrophes naturelles – alors que 99 % des ménages de l’Hexagone sont assurés. Les taux d’assurance sont particulièrement...