L’assurance de l’horlogerie-bijouterie-joaillerie-orfèvrerie (HBJO) a réussi à passer outre la dérive de la sinistralité inquiétante causée par les braquages des années 2010-2014, mais se retrouve confrontée à des risques hétérogènes selon qu’ils s’adressent à la haute joaillerie ou aux détaillants de proximité.
Si le nombre de braquages est passé de plus de 850 par an voilà une douzaine d’années à 120 maximum aujourd’hui, les assureurs y sont pour quelque chose et bénéficient à présent de la vitalité d’un secteur qu’ils ont contribué à assainir. De manière générale, les moyens de sécurité lorsqu’on possède des stocks assez importants d’or et de pierres précieuses comprennent une porte d’accès clientèle avec un SAS et des canons à brouillard que l’on appelle fumigènes dans le milieu. C’est une vapeur d’eau assez opaque qui empêche de voir à trente centimètres devant soi. Les coffres-forts sont désormais aussi équipés de serrures horaires, les systèmes d’alarme vidéo diffusent les images chez les télésurveilleurs en cas de déclenchement... Bref, le secteur HBJO, qui connaissait une sinistralité importante il y a dix ans, a pris la mesure de la question de la sécurité. Même si rien n’est jamais définitivement gagné puisque Daphné de Marolles, Fine Art & Specie Underwriting Manager chez Axa XL, constate « une série accrue de braquage cette année alors que l’on sortait d’une période où il y en avait beaucoup moins ». Une information confirmée par Thomas Grisendi, président-fondateur de HBJO assurances conseils : « Sur notre portefeuille, les sinistres repartent depuis un an. À la fois les gros braquages, on a vu Harry Winston récemment dans la presse, mais il y a aussi de plus en plus de vols par agression sur la personne à l’extérieur des locaux. Il y en a eu un à Paris dernièrement, place du marché Saint-Honoré. Et de plus en plus aussi de vols par effraction. »