A l'instar des entreprises privées, les collectivités territoriales se professionnalisent en matière de gestion des risques et de transfert aux assureurs. Illustration avec le département de la Seine-Saint-Denis.
Quels sont les risques encourus par une collectivité publique telle que la vôtre ?
Les risques auxquels le conseil général est exposé sont assez variés. Outre le risque statutaire, il y a à la fois des risques de gouvernance, des risques opérationnels et financiers, ou encore des risques d'interruption et de perturbation du service rendu à l'usager. Le risque de fraude voire de prise illégale d'intérêts ou de tentative de corruption sont sans doute les plus sensibles, mais en même temps les moins probables.
Comment faites-vous face à ces différents risques ?
Cela ne vous surprendra pas mais, en tant qu'administration publique, les obligations à respecter sont très formalisées. Je vous rappelle que nous avons, pour tous nos services, une obligation de résultat et de moyens vis-à-vis de la population qui se trouve sur notre territoire, soit tout de même plus de 1,5 million de personnes dans le cas du département de la Seine-Saint-Denis. Nous devons également couvrir la responsabilité de près de 8 000 agents. Ces obligations expliquent que les risques sont avant tout traités par nos services selon une approche juridique.
Cela signifie-t-il que les outils de risk management passent au second plan ?
Force est de reconnaître que la plupart des collectivités n'ont pas encore une culture du risque aussi développée que celles des entreprises privées. Mais les choses évoluent dans le bon sens. Dans notre cas, le chemin parcouru au cours des quatre dernières années est assez significatif. Nous avons réalisé la première cartographie des risques par direction en 2010, que nous avons par la suite consolidée au niveau du département. Le premier rapport annuel sur le management des risques a été publié...