Cyrille Chartier-KastLer
président de Facts & Figures
« Je pense qu'il ne faut pas crier au loup trop vite sur les conséquences que pourrait avoir le projet de loi Hamon sur la consommation. Aujourd'hui, il n'est pas démontré économiquement que les assureurs seront contraints d'augmenter les tarifs d'assurance auto. Ce ne sont que des hypothèses. En revanche, si le texte avait introduit la suppression de la tacite reconduction, là, il y aurait pu avoir des impacts importants. Mais ce n'est pas le cas. Et les assureurs auraient tort d'anticiper en passant des majorations "préventives" parce que les assurés ne pourront pas absorber plus de 2 % de hausse de tarif. Ce serait une grosse erreur qui pèserait lourd sur les portefeuilles, car elle entraînerait des résiliations massives. »
Jean-Yves Julien
directeur des assurances de biens et de responsabilité, Allianz France
« Si le projet de loi Hamon est définitivement adopté, une hausse des tarifs des assurances automobiles sera inévitable. Nos primes sont calculées pour partie en tenant compte de la durée de détention des contrats en portefeuille, en moyenne entre six et sept ans. Et nous tenons compte de cette durée pour lisser sur plusieurs années nos coûts d'acquisition d'un assuré, ainsi que pour intégrer le fait que certains risques automobiles sont plus lourds à la souscription mais s'améliorent ensuite dans la durée. En accroissant le turn-over, toute modération tarifaire deviendra impossible. Enfin, le projet de loi crée un déséquilibre tarifaire important pour certains risques saisonniers, comme les motos, en plus d'envoyer un très mauvais message pour lutter contre la non-assurance. »