Une demande de couverture particulière a explosé cette année : celle permettant de se prémunir contre les dégâts causés par l'arnaque au président, appelée aussi escroquerie aux faux ordres de virement. Le principe est simple : les escrocs se font passer pour le PDG de l'entreprise ciblée et prétextent l'imminence d'une opération capitale (comme un projet de fusion/acquisition), afin d'obtenir un ou plusieurs virements internationaux. Il s'agit en réalité d'un vrai travail d'orfèvre : « Les fraudeurs sont parfaitement renseignés, étant capables d'appeler avec le numéro personnel du dirigeant de l'entreprise et d'imiter sa voix, ce qui suppose beaucoup de recherches et de détournement de données en amont », explique Marc Michoulier, DG adjoint de Marsh.
En 2014, de grands noms ont été victimes de cette escroquerie, à l'instar de Michelin (pour 1,6 M€) ou KPMG (pour 7,6 M€), et Malakoff Médéric n'est pas passé loin. « Les demandes augmentent en capacité et en étendue des garanties. Certaines entreprises non assurées ont souscrit une police fraude après avoir déjoué une fraude au président », observe Olivier Muraire, DG France et Europe du Sud de Liberty. Marsh compte environ un sinistre déclaré par mois, auquel il faut ajouter les tentatives de fraude et les sinistres non déclarés car non assurés. Selon le courtier, un tel sinistre s'élevait en moyenne à 500 000 € en 2013, contre 3 M€ en 2014, le maximum connu étant 23 M€ (subi par Vallourec fin 2013). « Beaucoup d'entreprises...