Comment se passe la gestion de crise liée à un produit défectueux dans les entreprises ?
Elles sont obligées de réagir rapidement notamment, pour préserver leur image. Aujourd'hui, on n'imagine pas une entreprise qui ne soit pas structurée sur la gestion de crise liée à un produit. Cette gestion doit être pragmatique et intégrée dans l'entreprise et le risk manager aura d'ailleurs un rôle de catalyseur dans la mise en œuvre du processus. Il est important également que les entreprises testent leurs processus pour s'assurer concrètement que leur gestion est efficiente. Et cela, beaucoup en ont conscience.
Les assureurs répondent-ils bien aux besoins des entreprises en matière de RC produits ?
Il y a une vraie problématique d'adéquation des garanties d'assurance par rapport aux besoins, notamment parce que la phase d'analyse de risque est aujourd'hui un peu escamotée par les courtiers et les assureurs. Il faudrait davantage professionnaliser les choses. En outre, il y a un effort à faire sur la lisibilité des garanties et des exclusions, pour que les entreprises ne se retrouvent pas confrontées à des trous de garanties qui auraient des impacts financiers importants. L'Amrae a d'ailleurs déjà beaucoup travaillé sur ce sujet. Les assureurs devraient être moins vendeurs de capacités et davantage travailler à des garanties adaptées aux entreprises.
Face à cette donne, comment s'adaptent les entreprises ?
La tendance de fond des entreprises est d'impliquer des captives dans leurs montages d'assurance et de maîtriser leurs risques de responsabilité. C'est un signe fort de leur maturité par rapport au financement de leurs risques, et c'est plutôt positif. Cela devrait conduire à faire réfléchir les assureurs sur leurs politiques de souscription et même sur leur gestion de sinistres, qui semble parfois un peu dépassées.