Vous avez créé votre société d'expertise en 2008 et êtes spécialisé sur les marchandises transportées. Comment a évolué votre activité ?
Depuis 2011, malgré la crise économique qui rejaillit sur le transport, mon activité est stable. Sur les dossiers d'expertise de transport terrestre, nous réalisons environ 300 missions par an, dont 20 % concernent des transporteurs étrangers. Nous intervenons pour le compte de compagnies d'assurance à 60 %, 20 % pour les courtiers et à 20 % pour certains transporteurs, dotés de cellules juridiques. En tant qu'expert terrestre, je suis chargé de constater les dommages, de les quantifier, et de conseiller les mesures conservatoires. Pour certains dossiers spécifiques, il m'arrive de faire appel à un "sapiteur" : œnologue, informaticien, expert auto, expert œuvre d'art, enquêteur...
Quelle est la ventilation de vos interventions par type de sinistre ?
La majorité de mes interventions touche aux marchandises transportées par camions frigorifiques. Les valeurs transportées sont parfois importantes, jusqu'à 120 K€ pour des plats préparés ou marée, 100 K€ pour des cônes de glace, 80 K€ pour de la viande fraîche... Les vols sur marchandises, les problèmes de conditionnement (marchandises mal emballées et palettisées) et le mauvais arrimage et calage au chargement représentent respectivement 12 % de mes interventions, tout comme les accidents de la route. Les pollutions avec les camions citernes demeurent non négligeables (10 % de mes expertises). En revanche, les incendies restent rares (2 %).
Pensez-vous que les transporteurs terrestres aient réellement pris conscience de la nécessité d'investir dans la prévention contre le vol des marchandises ?
Oui, j'en suis persuadé. Un grand nombre de transporteurs se sont équipés de systèmes de traçabilité de leurs camions et ont sensibilisé leurs conducteurs sur les...