Quel est le périmètre de l'expertise à distance au sein de Polyexpert et votre regard sur cette pratique ?
Nous intervenons en IRD - incendie risques divers (bâtiment, vol et dommages électriques) - et en RC. Après des années d'amorçage, l'expertise à distance est aujourd'hui mature, même si son envergure dépend de la stratégie de chaque assureur. L'une des tendances lourdes est son utilisation lors de catastrophes naturelles, source de nombreux sinistres. Dans un tel contexte, l'EAD facilite l'expertise de multiples cas sur le terrain et permet de répondre aux assurés rapidement.
Que pensez-vous de la montée en puissance de la visioexpertise ?
La capacité des smartphones et des tablettes à transférer par courriel et en streaming des images de dommages captées chez le client introduit la visioexpertise et rend l'EAD plus précise, du fait notamment d'une bonne vision du sinistre grâce aux zooms avant/arrière effectués depuis les portables. Elle est moins coûteuse du fait des économies de déplacements et permet une bonne approche du dommage. Conjuguée avec le téléchiffrage adossé à nos bases de données, cette approche bascule dans une ère nouvelle.
Quelles sont ses limites actuelles ?
J'en vois deux. Tout d'abord, la relation avec l'assuré est gérée à distance, ce qui limite le contact direct qui est pourtant une forte attente au moment du sinistre. D'autre part, la camera intégrée dans les smartphones ne visualise pas toujours tout, malgré ses prouesses. Comment y remédier sans alourdir les coûts ? L'une de nos idées en test est de mettre à contribution le réseau de facteurs de La Poste comme tiers de confiance, après une légère formation de ses membres qui pourront alors photographier les images de sinistres, échanger avec l'assuré et nous envoyer toutes ces données pour un chiffrage plus fin et un positionnement sur la garantie.