Ils sont nés entre 1978 et 1994 et sont plus de treize millions en France. On les appelle la génération "Y". Porteurs de nouveaux modes de consommations, ces jeunes sont choyés par les banquiers et totalement ignorés des assureurs. A tort. Enquête sur cette typologie d'assurés pas comme les autres, difficile à cerner et à fidéliser.
« Non, nous ne faisons rien de particulier pour capter la génération Y. » « Nous n'avons pas d'approche spécifique de cette cible. » Voici ce que l'on entend régulièrement chez les assureurs, des réponses qui ont de quoi surprendre. Au sein d'une compagnie plutôt orientée prix et canal de distribution direct, un responsable de la communication lâche même : « La génération quoi ? » .
La génération Y ! Celle qui succède à celle qu'on a appelée la génération X, composée d'occidentaux nés dans les années 60-70. L'appellation X - un peu péjorative - des sociologues vient du fait que les membres de cette génération sont souvent sans repère précis par rapport à la génération de leurs parents, qui sortaient de la guerre et avaient à reconstruire. Passé ce détail sémantique, place à la stratégie ! Et, sur ce plan, c'est clair, séduire les jeunes de la génération Y ne figure pas au rang des priorités des professionnels de l'assurance. Pourtant, ceux qui ont aujourd'hui entre 18 et 34 ans représentent une masse assurable de 13 millions de clients potentiels !
Les banques ne sont pas attentistes
Déroutant de prime abord, ce constat n'étonne pourtant pas Jean-Louis Delpérié, directeur chez Exton Consulting. Pour intéresser les assureurs, il faut avoir des biens ou des personnes à assurer. Or, peu de jeunes adultes, entre 16 et 21 ans, dispose d'un patrimoine ou d'une famille à protéger. Plus précisément, 18 % des jeunes âgés de 21 ans possèdent une assurance vie. CQFD pour le reste ?
Faut-il alors ne rien faire ? Une stratégie...