Si les courtiers français affichent une relative bonne santé économique et abordent l'avenir avec confiance, la profession va devoir clarifier ses positions vis-à-vis de ses clients et des assureurs, tant en matière de prestation que de rémunération.
président du MEDI (Monitoring European Distribution of Insurance)
La réglementation européenne a supprimé l'appellation de courtier, comme celle d'agent général. Elle les a remplacées par le vocable d'intermédiaire en assurance, ne déclinant ensuite que des situations qui qualifient les degrés de relations avec les assureurs (indépendants, liés...). Ce faisant, elle a révélé de manière très intéressante la réalité des acteurs. Une réalité avant tout économique puisque les courtiers et les agents sont des acteurs déterminants de la chaîne de valeur de l'assurance. Ils captent ensemble un peu plus de 50 % de l'assurance non-vie et 20 % de l'assurance vie, d'après l'Observatoire de la distribution d'assurance en Europe. S'agissant des courtiers, maîtres de leurs stratégies, sinon indépendants, leur vitalité économique ne se dément pas depuis 60 ans. Alors que les agents généraux voient leurs parts de marché se réduire inexorablement, les courtiers maintiennent les leurs. En 1952, ils captaient 16 % du volume des primes de l'assurance de dommages, en 2011 ils représentent 18 % de ce marché ! Certes, ce ne sont plus les mêmes marchés, ni les mêmes affaires et parfois plus tout à fait le même métier. Mais le volontarisme de ces intermédiaires, leur réactivité, leur capacité d'adaptation font qu'ils sont restés des acteurs incontournables de la distribution de l'assurance, tout en étant le fer de lance de son évolution.
Du grossiste au CGPI
Ils se sont internationalisés, spécialisés, mais, surtout, ils ont su s'insérer là où les assureurs n'étaient pas, n'étaient plus...