Pour des raisons techniques ou réglementaires, la plupart des assureurs décodent à plein tube. Dès lors, ce ne sont plus les courtiers qui choisissent leurs assureurs, mais les porteurs de risques qui sélectionnent de manière drastique les intermédiaires. Enquête sur un sujet brûlant.
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Au moment où le marché français est en passe de perdre Gan Eurocourtage, un de ses rares guichets exclusivement dédiés aux courtiers, quelles sont les stratégies des grands assureurs généralistes de la place ? Même si elles ne l'assument pas ouvertement, les principales compagnies, contraintes notamment par la réglementation, gardent peu ou prou portes closes vis-à-vis des courtiers. Il est en effet devenu aujourd'hui quasi impossible pour les nouveaux venus dans la profession d'obtenir un code courtage parmi les ténors du marché. Les Allianz, Axa, Covéa et autre Generali n'accueillent plus à bras ouverts, comme par le passé, les intermédiaires indépendants.
Rationalisation
Les stratégies de rationalisation des portefeuilles d'apporteurs, à l'œuvre chez la plupart des assureurs, tendent par conséquent à réduire le nombre de codes ouverts. Sous le prétexte de privilégier les meilleurs apporteurs d'affaires, un ménage par le vide est en train de s'opérer.
Ainsi, chez Generali, la direction de la distribution a réussi le tour de force de faire passer le nombre des codes courtiers ouverts de plus de 8 000 en 2007 (soit 50 % de la population des courtiers recensée par l'Orias à l'époque) à 5 000 codes en 2009 (soit 27 % des courtiers inscrits à l'Orias). Une baisse vertigineuse de 37 % en deux ans seulement.
Même chez les assureurs exclusivement dédiés à ce canal de distribution, et au volume d'activité moins conséquent, la rationalisation est à l'œuvre. Exemple chez Hiscox qui, voilà deux ans, a...