Au début des années 1980, le n° 1 du courtage de réassurance en France est sans conteste le groupe Le Blanc & de Nicolay, qui réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires, dans cette branche. Mais Faugère & Jutheau, avec sa filiale l'Union française de réassurance (UFR), fait aussi bonne figure. Il y a un marché français de la réassurance emmené par la Scor et la SAFR. Mais une fois de plus, ce sont les courtiers anglais qui dominent. Outre leur accès exclusif au Lloyd's, ils bénéficient d'une confiance totale de quelques clients auxquels ils ont rendu de grands services après la guerre.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les courtiers britanniques n'ont évidemment plus de relation avec leurs clients ressortissants des puissances ennemies. En profitent-ils pour solder leurs comptes à leur profit ? Pas du tout. Les soldes de réassurance restent la propriété des clients. C'est ainsi qu'à l'issue du conflit, alors que les sociétés d'assurance japonaises, allemandes et soviétiques étaient complètement ruinées, un courtier comme Willis Faber restitue leurs avoirs à ses anciens clients, ce qui leur permet de se redresser. Il joua alors un rôle décisif dans le renouveau de l'assurance japonaise et dans la renaissance du courtier allemand Jauch & Hübener.
Jusqu'à la fin des années 1980, Willis Faber placera à Londres environ la moitié de la réassurance cédée du marché japonais, alors qu'à cette période, les sociétés d'assurance japonaises pouvaient parfaitement traiter en direct avec les réassureurs mondiaux. A cette époque, les dettes d'honneur étaient encore remboursées...