Assez curieusement, les courtiers figurant au classement de 1983 n'avaient pas vu l'avantage qu'ils pouvaient tirer de la refonte du système social français hérité du Conseil national de la résistance. Mais la création de la Sécurité sociale et des régimes complémentaires, et le filon très rémunérateur qui allait avec, n'avaient pas échappé à tous. Ce sont souvent d'ex-inspecteurs de sociétés d'assurance vie (Carbonnel, Ronzet, Bigorie ou Colonna) qui, dès 1946, vont s'empresser d'offrir leurs services à ces nouvelles caisses de retraite et de prévoyance. Et pour cela ils créent leurs propres cabinets de courtage.
Il faudra attendre une trentaine d'années pour que les groupes de courtage Iard s'intéressent vraiment à ce marché de l'assurance collective. Ils parviendront à le pénétrer significativement en rachetant certains de leurs devanciers. Ce sont des courtiers du Nord, comme Gras Savoye et Verspieren, qui, en raison de la tradition sociale des industriels de cette région, pénétreront les premiers ce créneau. Cecar créa à son tour un GIE de gestion maladie qui sera l'un des plus performants du marché. Dans ce contexte, un nouveau venu, Pierre Donnersberg, aujourd'hui président de Siaci Saint-Honoré, aura l'originalité de miser dès son entrée dans le courtage sur ce type d'assurance en investissant la communauté des expatriés. L'évolution vers le conseil en retraite et prévoyance ne se fera que plus tard, sous l'influence des courtiers américains comme Mercer ou Aon Hewitt.