Les courtiers d'assurances sont au cœur d'un vaste mouvement en faveur de la transparence des rémunérations et de la lutte contre les conflits d'intérêts. Quelle est son origine ?
Pour la plupart des courtiers, l'origine de ce mouvement se situe en 2004 aux Etats-Unis, avec l'affaire Spitzer. Mais, bien au-delà de l'assurance, ce que tout un chacun peut constater, c'est un mouvement d'ensemble de la société pour davantage de transparence dans quasi tous les domaines. Une tendance de fond, accentuée par la crise financière, qui se traduit pour le secteur tant d'un point de vue réglementaire (Prip's, MIF2, DIA2, publication des frais de gestion en santé...) que d'un point de vue consumériste.
DIA2 doit être adoptée cet automne. A quoi peuvent s'attendre les courtiers français ?
Première chose, la directive telle qu'elle a été votée par le Parlement européen impose l'affichage des rémunérations à tous les acteurs. Pour le courtage, c'est plutôt une bonne nouvelle parce qu'il y est déjà soumis dans certains cas. Reste la difficulté qu'il y aura à afficher des coûts de distribution qui soient comparables entre acteurs. Mais si cette comparabilité est effective, elle devrait battre en brèche quelques idées reçues : les frais généraux des acteurs, qu'ils soient ou non intermédiés, sont aujourd'hui très proches.
Concrètement, les commissions vont-elles disparaître et laisser place aux honoraires ?
Je ne pense pas que l'affichage de la rémunération marque la fin des commissions. Une telle interdiction, effective en Finlande, n'a pas donné les résultats escomptés et a eu un effet inflationniste. Pour autant, des changements majeurs devraient intervenir sur la rémunération du courtier, mandataire de son client. Par exemple, le gros travail que nécessitera la mise en cohérence des prestations servies (conseil, gestion, placement) en...