Quel regard portez-vous sur le modèle de l'assurbanque ?
Les résultats des assurbanquiers sont loin d'être à la hauteur de la réussite des bancassureurs. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet échec, à commencer par l'écart considérable de productivité commerciale entre les réseaux bancaires et ceux des assureurs. Il manque encore un réel management et un pilotage serré de la performance commerciale dans la plupart des réseaux d'assurance, ainsi qu'un système de rémunération adapté.
Le manque de productivité commercial est-il le seul problème ?
Non. Outre les difficultés de production, l'assurbanque ne dispose pas d'offres différenciantes rentables et souffre d'un positionnement tarifaire peu compétitif en matière de crédit immobilier. Or, c'est le produit permettant de détenir le compte principal grâce à la domiciliation des revenus. C'est à partir de cette offre que le banquier peut multiéquiper son client, développer l'encaissement de commissions et la génération de marges sur les activités bancaires au quotidien, notamment sur les flux liés aux cartes de paiement.
Vous semblez très réservé quant à l'avenir du modèle...
Exception faite d'Axa, qui a incontestablement un temps d'avance lié à l'acquisition initiale de Banque directe, je ne crois pas en l'avenir de l'assurbanque. Les groupes d'assurance concernés gagneraient à stopper leurs dépenses en la matière. Leurs efforts devraient porter prioritairement sur le maintien de la compétitivité tarifaire de leurs produits d'assurance et l'optimisation de la gestion des sinistres. Ils pourraient alors défendre bien mieux leurs positions face aux bancassureurs qui continuent de gagner des parts de marché.