Portrait

Hervé Houdard, itinéraire d’un autodidacte

Publié le 5 juillet 2024 à 16h00

Louis Johen    Temps de lecture 5 minutes

Avec Hervé Houdard, vice-président de Diot-Siaci, plus de cinquante ans d’assurance et de courtage vous contemplent. Une expérience d’autodidacte et une carrière exemplaire que celui qui évolue dans les plus hautes sphères du courtage s’attèle aujourd’hui à transmettre.

Difficile à croire, devant l’incroyable carrière qu’il a accomplie dans le courtage, que quelqu’un ait pu un jour dire à Hervé Houdard qu’il n’était pas fait pour le commerce. Et pourtant. Nous sommes en 1973 et le jeune homme de16 ans vient de faire le choix d’arrêter l’école. « Je voulais m’orienter vers le commerce mais j’ai été victime d’un conseiller d’orientation qui estimait que je n’étais pas fait pour cela. D’après leurs tests, j’étais davantage destiné aux mathématiques ou aux sciences », raconte-t-il. Démotivé par la voie que le système scolaire a tracé pour lui, l’adolescent lâche prise et consacre toute son énergie à sa passion pour le sport. « Le sport m’a beaucoup apporté et j’aurais pu faire une carrière sportive », explique celui qui a été réserviste dans l’équipe de basket professionnel de Bois-Colombes Asnières, l’ancêtre du Paris-Levallois d’aujourd’hui. Hervé Houdard continue de se passionner pour le basket, qu’il a pratiqué pendant quarante ans, mais aussi pour le rugby, le volley, le handball, le tennis, le cyclisme ou les sports mécaniques. Un art de vivre qui transpire forcément sur le professionnel. « J’ai beaucoup fait l’analogie entre sport collectif et management, avec l’engouement que tu peux donner à une équipe comme un capitaine sur le terrain. C’est très important pour moi », glisse-t-il.

Quand il fait une croix sur le lycée, Hervé Houdard décide d’entrer dans la vie active. Et c’est une petite annonce lue dans les pages du journal L’Aurore qui décidera de son destin dans l’assurance. Alors qu’il postulait pour un job d’archiviste, le jeune homme est finalement pris sous l’aile du patron de la branche maritime et transport du groupe Rhin & Moselle. « Je faisais du dommages et de la RC. J’assurais de tout : des céréales, du pétrole, des plates-formes off-shore… Je touchais à l’aviation, au terrestre, au fluvial, à l’international… C’était passionnant ! », se souvient-il. Mais au bout de six ans, celui qui est devenu le plus jeune chef de service de la compagnie commence à s’ennuyer. « Je rêvais d’être courtier parce que cela représentait le commerce et les affaires », confie Hervé Houdard.

Vœu exaucé

Un vœu exaucé par la Socamar, courtier spécialisée dans les risques maritime et transport, qui le recrute comme fondé de pouvoir. Le début d’un remarquable parcours d’autodidacte. « J’ai eu la chance de croiser le chemin de personnes qui m’ont fait confiance. On m’a donné des opportunités et je les ai saisies. J’ai fait des choix également avec beaucoup de volonté et une pointe d’instinct », résume-t-il. En témoigne un demi-siècle d’évolution professionnelle dans le paysage d’un grand courtage en recomposition permanente. D’abord chez Sedgwick qui rachète la Socamar en 1982. Puis à la Cecar, où il entre comme directeur commercial avant que Marsh, qui reprend le courtier français en 1997, ne le nomme Managing Director. En 1999, c’est un autre courtier américain qui vient frapper à sa porte. Aon, qui possède déjà en France la SGAP et SGCA, vient d’acquérir Leblanc de Nicolaï et lui confie la tâche d’unifier l’ensemble de ses opérations dans l’Hexagone. En 2009, Pierre Donnersberg parvient enfin à le faire venir chez Siaci Saint Honoré. « En 1988, nous avons monté Sedgwick Saint Honoré et cela faisait vingt ans que Pierre me harcelait pour que je vienne travailler avec lui ! », rigole-t-il. La preuve de l’importance des rapports humains dans la carrière d’Hervé Houdard. En 2021, ses bonnes relations, tant avec Pierre Donnersberg que Christian Burrus, seront un rouage important du rapprochement entre les groupes Diot et Siaci et la naissance du leader français, alternative au grand courtage anglo-saxon.

Fondamentaux

Alors que le courtage continue de se transformer, Hervé Houdard n’oublie pas les fondamentaux du métier. « Il y a toujours des évolutions auxquelles il faut s’adapter mais le courtage restera un métier de commerçant. C’est simple, il n’y a que trois choses autour du client qui comptent dans ce métier : le service, le service et le service », rappelle-t-il. Une expérience qu’il met désormais au service de Cédric Charpentier, directeur général de Diot-Siaci. « Je l’accompagnerai tant que j’estime pouvoir être utile. Le fait de pouvoir transmettre à Cédric, c’est génial. Mais il faut savoir rester à sa place. Aujourd’hui, c’est lui le patron », explique-t-il. Un rôle de co-équipier pour transmettre le témoin et la flamme, évidemment au service de l’équipe et du collectif.

CV

1973-1980 : sous-chef de service Rhin & Moselle

1980-1982 : fondé de pouvoir Socamar

1982-1994 : responsable de la division maritime et transport, directeur de la division recherche et développement, et directeur général adjoint Sedgwick

1994-1997 : directeur commercial puis directeur général adjoint du groupe Cecar

1997-1999 : directeur général adjoint et Managing Director Cecar & Jutheau Groupe Marsh & Mc Lennan

1999-2009 : vice-président et directeur général délégué Aon France & membre du board européen

2009-2021 : directeur général puis vice-président directeur général du groupe Siaci Saint Honoré

2021 : vice-président Diot-Siaci TopCo, holding du groupe

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