La progression de la culture ESG est patente du côté des actifs immobiliers. Dans l'enquête européenne de Novethic, 29 % des investisseurs déclarent faire porter l'analyse ESG sur tout ou partie de leurs fonds immobiliers. Au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, les investisseurs semblent même plus impliqués sur les actifs immobiliers que sur les produits de taux.
De leur côté, les assureurs français, qui détiennent 65 Md€ d'actifs dans la pierre, ne semblent pas en reste. L'enquête de l'AFA a mis un coup de projecteur sur les nouvelles pratiques en la matière, notamment dans la gestion du parc de bureaux, soit 38 % du patrimoine immobilier des assureurs. Aujourd'hui, 13 % de ces bureaux bénéficient d'un label de performance énergétique (HQE, HPE, BBC...). Le label HQE construction couvre à l'heure actuelle 300 000 m2, là encore surtout dans les immeubles du secteur tertiaire. Les audits énergétiques sont en plein boom : 85 % des assureurs y ont eu recours et un quart de leur parc immobilier a fait l'objet d'un diagnostic (DPE, audit de type Ademe, audit interne). Ces audits portent surtout sur des bureaux (33 % des surfaces ont été examinées) et des locaux d'habitation (37 %).
L'immobilier vert n'est donc plus seulement une lubie d'architecte écolo, mais se banalise lui aussi, devenant un critère de gestion important pour les experts de l'investissement long terme que sont les assureurs. L'évolution de la réglementation joue aussi un rôle décisif, en particulier les nouvelles et futures exigences de performance thermique des bâtiments neufs.