Appelées à jouer un rôle central dans la mise en œuvre du futur plan d’épargne retraite (PER) inscrit dans le projet de loi Pacte, les associations d’assurés ont su bâtir au fil des ans un partenariat atypique avec les compagnies en charge des contrats de groupe qu’elles souscrivent pour le compte de leurs adhérents. Mais leur légitimité dépend de leur capacité à maintenir la bonne distance avec l’assureur, un exercice souvent délicat.
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On l’oublie parfois, mais l’un des plus gros contrats d’assurance vie du marché est associatif. Il s’agit de celui promu par l’emblématique Association française d’épargne et de retraite (Afer) en partenariat avec Aviva France, qui pèse plus de 52 Md€ d’encours et fédère quelque 735 000 adhérents. Se targuant d’être aujourd’hui le « premier groupement d’épargnants indépendants en Europe », l’Afer a incontestablement contribué au gré d’un règne de quarante-deux ans souvent tumultueux (voir lien en fin d'article) à l’émergence d’un modèle associatif qui, selon son président Gérard Bekerman, « a révolutionné l’assurance vie en inscrivant son action dans la liberté, la transparence et la maîtrise des coûts au profit de ses adhérents ».
Structures atypiques
De quoi s’agit-il exactement ? Souvent confondues à tort avec des associations de défense des consommateurs, les associations d’assurés procèdent d’une logique bien spécifique. Certes, ces structures à but non lucratif régies par la loi de 1901 (seule l’Agipi – voir lien en fin d'article – soumise au droit local alsacien fait exception) ont théoriquement comme point commun de représenter les intérêts de leurs adhérents vis-à-vis de l’assureur avec lequel elles ont signé un contrat collectif. Mais dans les faits, elles ont surtout été créées dans le courant des années 1970 et 1980 pour contourner une taxe qui, jusqu’en 1989, frappait les cotisations versées sur des contrats individuels. Et nombre d’entre elles ont longtemps fait office de « faux nez » des compagnies.