Pour faire face à la baisse annoncée des taux de remplacement, le gouvernement encourage davantage l'épargne retraite au sein de l'entreprise. Une question à laquelle les salariés sont d'ailleurs de plus en plus attentifs.
Quoique placée sous le signe de la réforme des retraites, l'année 2010 s'inscrit paradoxalement dans les annales des assureurs comme l'un des moins bons crus du marché de la retraite collective. Boosté depuis trois ans par l'externalisation des engagements des IRS (institutions de retraite supplémentaire), le secteur a accusé l'an passé un net coup d'arrêt lorsque cette manne s'est refermée. Programmée par la loi Fillon pour fin 2008, date butoir ensuite repoussée au 31décembre 2009, cette externalisation s'est traduite par d'importants transferts de versements (1,8 Md€ en 2008 et 2,5 Md€ en 2009) qui ont gonflé le marché dont la collecte est passée de 6,2 Md€ fin 2006 (année sans effet IRS) à 8,1 Md€ trois ans plus tard. « Aujourd'hui, on subit tous le contrecoup de la fin de cet apport mécanique de chiffre d'affaires », indique Gilbert Gurcel, directeur de l'activité épargne retraite entreprise d'AG2R La Mondiale. Gros intervenant du marché (avec Axa et CNP assurances), le groupe a accusé en 2010 une chute de sa collecte de 25% sur l'ensemble de ses contrats retraite.
En quête d'un rythme de croisière
Ce mouvement général ramène le marché à sa juste proportion. Celle d'un secteur en devenir, au potentiel de développement énorme, mais qui n'a pas encore trouvé son rythme de croisière. « Tout va dans le sens du développement de la retraite supplémentaire », affirme Didier Clareboudt, directeur épargne retraite du groupe Verspieren. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La combinaison des trois facteurs clés que...