Les institutions de prévoyance affichent un ratio de solvabilité de 312 %, en légère progression de deux points sur un an. Que vous inspire cet indicateur ?
Un ratio à 312 % est bon. Le marché se maintient par rapport à l’an passé. Je ne vois pas d’alerte de ce point de vue là au niveau global. Au contraire, au vu de l’actualité, ce ratio est même plutôt rassurant parce que les taux d’intérêt sont bas (parfois négatifs à dix ans !), la Bourse incertaine et les risques réglementaires sont quand même nombreux dans le futur de par les réformes (100 % santé, loi Pacte), la concurrence, la résiliation infra-annuelle…
Dans un marché qui évolue dans un contexte complexe et sous tension, je trouve même que c’est un bon ratio dans la mesure où un opérateur a vu son ratio combiné diminuer fortement. S’il n’y avait pas eu l’événement exceptionnel d’Humanis, le ratio global serait monté un peu plus.
Le secteur connaît des vagues de rapprochements, n’y a-t-il pas un risque de concentration ?
Le secteur connaît effectivement de nombreux rapprochements. Les IP au sens général constituent des groupes pour être concurrentielles avec les acteurs extérieurs au monde paritaire. La tendance est loin d’être finie, l’idée est de créer des groupes plus importants capables de faire face aux assureurs. Les petites IP ont parfois du mal, notamment à cause des exigences réglementaires. Cependant, certaines tiennent leur place et ne déméritent pas, bien au contraire. Je pense qu’à trop se concentrer, il y a un risque de faire croître les risques et limiter un peu trop le nombre d’acteurs. Il faut un minimum de petites et moyennes structures qui font surtout de l’assurance affinitaire et tirent leur épingle du jeu. Elles ont encore leur place mais des...