Pensez-vous que le marché de la retraite collective soit à l’aube d’un franc démarrage ?
Le développement de ce marché dépend de la réunion de trois conditions : le déverrouillage réglementaire, l’assouplissement des conditions financières pour les porteurs de risque, et la simplification des dispositifs existants. Concernant le premier point, on constate des avancées certaines avec la création des FRPS. La volonté affichée par les pouvoirs publics et les professionnels de faire converger les solutions d’épargne retraite va également dans le bon sens. En revanche, le contexte de taux bas demeure un frein pour inciter les entreprises et leurs salariés à souscrire des solutions à la fois garanties et rentables dans des conditions qui soient acceptables pour les porteurs de risques.
Les assureurs sont-ils les mieux placés pour saisir ce marché ?
Leur expertise en matière de gestion du risque au long cours est évidemment une carte maîtresse, d’autant qu’elle se combine avec leur capacité à concevoir des offres polyvalentes de solutions complémentaires adaptées à différents profils d’entreprises et de salariés, notamment lorsqu’il s’agit de couvrir une catégorie spécifique de collaborateurs ou de gérer des prestations définies de fin de carrière. Ceci étant dit, le principal enjeu du marché de la retraite reste celui de son coût et de sa rentabilité. Comparativement à la santé ou la prévoyance, le secteur de l’assurance retraite collective ménage peu de marge, les charges (frais sur primes, de gestion, etc.) étant négociées à la corde. Or, tant que les taux restent bas, les assureurs n’ont guère d’autres leviers à actionner que...