Quel surcroît de téléconsultations avez-vous constaté depuis le début de la crise sanitaire ?
En mars, nous avons embarqué près de 50 000 personnes de plus sur notre plate-forme de télémédecine et multiplié par dix le nombre de téléconsultations par jour, ce qui est énorme. Pour répondre à la demande, il nous faut parfois mobiliser vingt-cinq médecins par heure.
Comment vous êtes-vous organisés pour faire face à cette surcharge ?
Début mars, nous avons constitué une cellule de crise car l’inquiétude se faisait jour dès avant le confinement. Nous avons recruté vingt médecins supplémentaires. Nous avons par ailleurs élaboré un questionnaire Covid-19 en lien avec l’Institut Pasteur et la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). En ma qualité de président de l’association des entreprises de télémédecine, j’ai veillé à ce que la prise en considération du coronavirus soit assurée de manière homogène et coordonnée par l’ensemble des plates-formes de télémédecine. Les patients n’étant pas tous symptomatiques, il faut être sûr de ne pas passer à côté d’un cas. Lorsque les réponses au questionnaire font apparaître des risques et des symptômes, un suivi du patient est mis en place. À fin mars, nous suivions 4 000 patients dont certains ont été adressés aux urgences.
Quel impact la pandémie pourrait-elle avoir à terme sur la perception de la télémédecine ?
Jusqu’alors, les pouvoirs publics n’avaient pas vraiment contribué à mettre en avant la télémédecine. Il y avait une certaine défiance à l’égard de ce service car beaucoup disaient, à tort, que cela n’a pas la même valeur qu’une consultation physique. Dans le contexte de la pandémie, alors que le système de santé était débordé, et que les généralistes manquaient de masques pour se...