Le statut des médicaments en vente libre gagnerait-il à être unifié en France ?
Aujourd’hui, 116 molécules sont disponibles sans ordonnance ; ce sont les médicaments over the counter (OTC), non remboursables, et les médicaments à prescription médicale facultative (PMF), remboursables. La cohabitation dans la même classe de produits remboursables et de produits non remboursables constitue un obstacle à la lisibilité du marché pour le patient et nuit globalement au marché du non remboursable. Au contraire, dans de nombreux pays européens, les médicaments d’automédication prescrits de manière facultative ne peuvent être éligibles au remboursement par l’assurance maladie.
Quelle place la France occupe-t-elle dans l’automédication européenne ?
Le 4e Observatoire européen sur l’automédication, en 2017, permet de comparer l’évolution du marché français avec celui de sept autres pays (2). Si le prix moyen des médicaments d’automédication y demeure bien inférieur à la moyenne, la France accuse un net retard en matière d’automédication, avec seulement 15,4 % du marché du médicament contre 32,3 % pour la moyenne européenne des pays observés. Il faudrait donc augmenter le nombre de médicaments accessibles sans ordonnance pour des problèmes de santé bénins ; 90 molécules pourraient ainsi être concernées si la France s’alignait sur ce qui est pratiqué chez ses proches voisins européens.
En prend-on le chemin ?
Pas vraiment. Les décideurs politiques français continuent à favoriser la prise en charge des affections bénignes par la collectivité alors que ce système n’encourage pas les patients à se responsabiliser et est inadapté au contexte socio-économique du moment. L’automédication pourrait générer en un an 1,5 Md€ d’économies sur les consultations et la prescription de médicaments remboursés.