L'ACPR s’inquiète de l’incidence des taux négatifs sur les fonds en euros et recommande aux assureurs de réduire la rémunération servie aux assurés en 2019, pourquoi ?
Le taux moyen de participation aux bénéfices servi était encore d’environ 1,8 % en 2018, il ne pourra pas être tenu cette année. Le mouvement de baisse des taux d’intérêt qui s’était temporairement interrompu en 2017 et 2018 a repris en 2019 et s’est accéléré au cours des deux derniers trimestres avec, situation totalement inédite, un taux à dix ans des obligations de l’Etat français devenu négatif au 1er juillet dernier. Dans ce contexte, les assureurs n’ont pas le choix. Ils doivent adapter la rémunération de leurs contrats à l’évolution des conditions de marché qui conditionnent le rendement des actifs placés pour leurs assurés. Vous estimez qu'il va falloir renoncer au fonctionnement actuel des fonds en euros offrant une garantie du capital à tout moment ?
Quelles alternatives imaginez-vous ?
Offrir simultanément la garantie du capital, une disponibilité à tout moment de l’épargne investie et un rendement élevé n’est plus possible dans le contexte de taux actuel. Les fonds euros ne vont pas disparaître pour autant car les épargnants sont très attachés à la sécurité qu’ils procurent. Mais leur rémunération va continuer de baisser, ce qui rendra plus attractives, par comparaison, les offres alternatives. Pour les assureurs, le défi à relever est précisément de proposer des solutions novatrices alliant une prise de risques encadrée et une espérance de rendement supérieure à celle des fonds euros. L’eurocroissance fait partie de ces offres alternatives mais la diversification de la gamme des produits proposés doit se poursuivre afin de répondre à la variété des attentes des épargnants qui ne sont pas tous prêts à investir leur épargne dans des contrats en UC.