La concurrence à laquelle se livrent les acteurs de la santé individuelle à coup de politiques commerciales agressives met en péril l'équilibre de la branche. Une refonte des produits s'impose tout comme une redéfinition du rôle de l'assureur complémentaire.
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Près de 93 % de la population est équipée d'une assurance complémentaire santé. C'est aujourd'hui un marché colossal de 31,3 Md€, en 2010, dont 17,5 Md€ en individuel. Une manne pour laquelle les assureurs complémentaires, toutes familles confondues, se livrent une véritable guerre au gain de parts de marché. Pourquoi un tel engouement ? Pour David Dorn, directeur santé, prévoyance et dépendance individuelles chez Axa France, « le contexte général est favorable au développement d'offres santé. Le vieillissement de la population accroît le besoin de soins, le coût des traitements augmente, et le déficit de l'Etat tout comme le désengagement de la Sécurité sociale renforcent le rôle des assurances complémentaires santé par rapport à l'assurance maladie obligatoire ». Selon le rapport annuel de la FFSA, la Sécurité sociale, l'Etat et les collectivités locales financent 77,1 % de la consommation de soins et de biens médicaux, contre 78,1 % en 2005. Ce recul augmente d'autant la part du financement laissée à la charge des ménages qui s'élevait, en 2011, à 9,2 %. Dans ces conditions, la difficulté d'accès aux soins devient une réalité pour bon nombre de foyers. Les organismes de complémentaire santé ont, là, un vrai rôle social à jouer. D'où l'effervescence sur ce segment.
Mais ce n'est évidemment pas la seule raison (lire interview p. 42). L'assurance complémentaire santé est, encore, un marché rentable, qui ne souffre pas de gros sinistres et dont les tarifs augmentent...