Gérard Békerman, président de l'association Afer, et Marcel Kahn, directeur général du groupe MACSF, livrent leur analyse du marché sur l'avenir des fonds en euros.
Comment envisagez-vous l'avenir des fonds en euros classiques ?
Gérard Békerman. Avec confiance ! Certes, je comprends le souci des compagnies d'alléger la part de leurs fonds en euros, mais nous sommes, nous, à l'Afer, avant tout dans une perspective de réponse à la demande. Et celle-ci demeure historiquement très forte sur le fonds en euros. Non sans raison. Pour rappel, sur cinq ans, notre support en euros a généré, en moyenne arithmétique, un taux annuel de 3,58 % et nous savons que nos gérants vont continuer à faire leur maximum pour maintenir ce rendement dans le haut du marché. Je suis d'ailleurs persuadé que les taux de l'assurance vie vont remonter. Ce mouvement de redressement est déjà amorcé en termes réels, nets d'inflation.
Marcel Kahn. Cela fait plus de dix ans que nous offrons un taux de rendement supérieur en moyenne de 0,65 % à celui du marché et je reste serein pour les années à venir. Il faut d'ailleurs à cet égard décoder le discours des assureurs dont certains, contraints en capital, incitent ostensiblement leurs assurés vers les UC. Notre politique de PPE - ces réserves représentent plus de 1 % de nos provisions mathématiques - associée à nos choix de gestion, me pousse même à un certain optimisme. Je pense que les taux ne vont pas forcément rester durablement au plus bas. Les fonds en euros n'ont pas dit leur dernier mot !
Les UC ne constituent-elles pas pour autant un passage obligé pour les assurés en quête de rentabilité ?
Gérard Békerman. Notre confiance dans les fonds garantis n'exclut pas celle que nous avons dans les UC. Je crois dans l'avenir de la Bourse, surtout si elle se réconcilie avec ses fondamentaux...