En santé-prévoyance, mutuelles et sociétés d’assurance progressent alors que les institutions de prévoyance stagnent. Sur un marché où les groupes sont majoritairement intercode, cette segmentation est-elle bien représentative ?
journaliste
Le secteur de la santé et de la prévoyance enregistre une hausse de 2,8 % pour 60,3 Md€ de cotisations avec une croissance de 2,6 % à 38,2 Md€ en santé et de 3,2 % à 22,1 Md€ en prévoyance. Les chiffres publiés par la FFA, le CTIP et la Mutualité française segmentent le marché par entité selon la liste des organismes agréés publiée par l’ACPR. Or, aujourd’hui, le marché tend de plus en plus vers un modèle intercode où IP, mutuelles et assureurs se mélangent allègrement. « Les IP sont de plus en plus pilotées au sein de groupes de protection sociale avec les mutuelles et les sociétés d’assurance qui sont leurs partenaires ou leurs filiales. Ce pilotage inclut l’ensemble des entités juridiques d’un même groupe », explique Bertrand Boivin-Champeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire du CTIP, qui regrette que cette ventilation ne soit pas déterminée par groupes. « La seule limite que nous pouvons apporter est que cette vision par entités juridiques (institutions de prévoyance, mutuelles, sociétés d’assurance) ne représente pas la vision groupe, plus juste économiquement et réaliste sur l’état de santé de nos groupes. En effet, sur le secteur de la santé, les chiffres communiqués montrent les IP en légère régression en 2018 avec un recul de 1,4 % des cotisations. Or, sur une vision groupe, nous constatons en réalité une progression de 2 % en termes de CA dont + 1,5 % sur la santé et + 4,7 % sur la prévoyance en termes de comptes consolidés. Une vision économique par groupe montrerait également que le poids des institutions de prévoyance est non pas de 18 % mais de 30 % sur la santé », estime-t-il.