La dématérialisation des échanges entre les établissements et les assureurs complémentaires doit faire disparaître les factures papier et les échanges par fax avec les hôpitaux. Si le projet de remboursement des organismes complémentaires (ROC) achève sa phase expérimentale, il va falloir encore attendre sa mise sur orbite à l’horizon 2020.
MD Report
15,5 million de factures annuelles sont destinées aux assureurs maladie complémentaires (AMC) pour un montant de 2,5 Md€ (93 % en séjours et 7 % en actes et consultations externes). Faciliter le tiers payant dans la facturation hospitalière répond à des enjeux financiers et organisationnels importants, autant pour l’État que pour les assurés complémentaires. Selon Christophe Lapierre, directeur des systèmes d’information de la santé à la Mutualité française, expert auprès du conseil d’administration de l’association Inter-AMC, « il est impératif de sortir des échanges papier avec un fonctionnement qui demeure très rudimentaire avec les hôpitaux ». En effet, 60 % des échanges entre les établissements et les organismes complémentaires d’assurance maladie complémentaire (Ocam) se font encore aujourd’hui sous forme papier. « Cette modalité est à l’origine d’une part prépondérante des rejets et des non-paiements de factures, multipliant les traitements manuels chronophages pour les équipes hospitalières », reconnaît Marie-Anne Jacquet, sous-directrice du pilotage de la performance des acteurs de l’offre de soins à la Direction générale de l’offre des soins (DGOS).
Factures impayées
De nombreuses factures émises par les établissements de santé demeurent impayées, faute de connaître le reste à charge dû par le patient avant qu’il ne quitte l’hôpital ou la clinique. Résultat : un séjour hospitalier sur deux n’est pas soldé à un an et les sommes non recouvrées sont estimées à 500 M€, rien que pour les hôpitaux publics. Pour leur part, les complémentaires santé sont conduites à rejeter plus de 12 % des prises en charge en hospitalisation pour des problèmes d’identification des bénéficiaires.