Les interventions et échanges du LAB, le 3 mai dernier, auxquels participait notamment le professeur Françoise Forette, ont permis une projection à 2015 pour mesurer les évolutions à attendre du risque dépendance :
- si le papy-boom entraîne mécaniquement l'augmentation du nombre de personnes dépendantes du fait d'une pyramide des âges qui se "parallélise", pour autant la prévalence de ce risque et ses coûts ramenés à l'individu continuent à diminuer ;
- la recherche sur la maladie d'Alzheimer, bien que commencée tardivement, porte déjà ses premiers fruits, et il paraît inimaginable qu'à cet horizon on ne dispose pas déjà d'un premier traitement, compte tenu des progrès importants attendus en médecine d'ici à 2040 ;
- d'ores et déjà, la prévention joue un rôle majeur, car on connaît aujourd'hui les facteurs de risque : niveau élevé de la pression artérielle, niveau peu élevé d'éducation et faible niveau d'activité (travailler plus longtemps préserve...) ;
- la lourde charge qui repose aujourd'hui essentiellement sur les aidants conduit à penser que l'enjeu majeur de la dépendance est autant sociétal que financier : on peut toutefois prévoir l'avancée des nouvelles technologies et même l'arrivée de robots pour venir soulager les aidants.
Dans ce contexte, et sans attendre des mesures gouvernementales de soutien financier aux différents acteurs, les pistes suivantes paraissent prometteuses :
- au-delà des prestations du contrat d'assurance, développer des actions de prévention fortes au bénéfice des assurés, pour les aider à réduire et retarder leur dépendance ;
- associer à des offres payantes des services gratuits d'évaluation et des formes nouvelles de soutien aux aidants : la création de communautés virtuelles en est déjà un exemple réussi ;
- développer et mettre en place avec les assisteurs de nouveaux services à distance permettant de rapprocher la médecine des personnes dépendantes en situation d'isolement.
En conclusion, l'idée gagne qu'une grande partie du problème de la dépendance devrait trouver sa solution avec l'évolution des contrats santé. Ceux-ci gagneraient en efficacité et en légitimité en ne se concentrant plus sur le petit risque, mais plutôt sur la prévention du vieillissement et du risque lourd, dont la dépendance fait partie.