Le contexte financier terriblement tendu de ces six derniers mois, doublement marqué par le plongeon des taux puis le krach boursier, a-t-il déclenché des actions spécifiques pour consolider votre marge de solvabilité ?
Fabrice Bagne (ci-dessus) : La faiblesse historique des taux associée à l’instabilité boursière a de fortes incidences sur les projections de solvabilité dans le cadre européen de Solvabilté II et renchérissent sensiblement le coût de la garantie en capital de nos actifs en euros. Toutefois, nous n’avons pas pris de mesures d’urgence car outre appartenir à un groupe bancaire solide, nous pouvons compter sur la robustesse de notre modèle pour faire face. Non seulement nous bénéficions d’une importante provision pour participation aux bénéfices et de réserves de plus-values latentes, mais en plus la structure de notre activité, ouverte sur l’international et diversifiée – en prévoyance et assurance emprunteur – nous permet d’amortir les chocs.
Henri Le Bihan (ci-dessus) : L’été 2019 a en effet été particulier et ce début d’année bouleversé par la crise sanitaire nous incite à redoubler de vigilance. Pour autant, nous restons au-dessus de nos seuils de risque et la solvabilité de Crédit agricole assurances affichait un ratio de 263 % à fin décembre. Sur le plan commercial, nous avons adapté notre politique de collecte, toujours axée sur le bon conseil en fonction des besoins de nos assurés. Pour les clients qui souhaitent améliorer le potentiel de performance de leur assurance vie dans un environnement de taux bas, nous proposons un large choix d’UC et pour nos clients qui ne souhaitent pas prendre de risques, nous avons adapté la tarification du fonds euros. Enfin, Crédit agricole assurances a fait le choix d’une baisse significative de ses taux de rendements qui sont en moyenne de 1,44 pour 2019 et a renforcé sa réserve de participation pour excédents.