La Mutualité française planche depuis plusieurs mois sur le fonctionnement des services de soins et d'accompagnement mutualistes (SSAM). Car s'ils constituent un élément de différenciation face à la concurrence, ils sont aussi des gouffres financiers. Leur mutation est donc indispensable à leur survie. Enquête sur un périlleux jeu d'équilibre entre rigueur de gestion et valeurs mutualistes.
Par leur poids, parce que les mutualistes gèrent aujourd'hui près de 2 500 services animés par 25 000 salariés, les services de soins et d'accompagnement mutualistes (SSAM) constituent le premier réseau sanitaire français. Curieusement, ils demeurent peu connus au niveau national. Ces activités ont pourtant généré, en 2010, un chiffre d'affaires de 3,3 Md€, pour un résultat « globalement positif » selon la Mutualité française. Dans cet ensemble, nombre de métiers, et cinq réseaux : le réseau Visaudio (magasins d'optique et d'audioprothèse), le groupement hospitalier de la Mutualité française (GHMF, cliniques et hôpitaux), le réseau national des centres de santé mutualistes, Génération mutualiste (crèches, maison de retraite, établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes - Ehpad, hospitalisation à domicile - HAD...), et le réseau national des pharmacies mutualistes.
Par leur histoire, les œuvres sociales sont aussi indéfectiblement liées aux mutuelles, puisqu'elles se sont développées en même temps que celles-ci. Ainsi, dès 1898, une loi autorisait la création des pharmacies mutualistes. Dès sa naissance en 1946, la MGEN héritait de trois établissements antituberculeux (sanatoriums) ouverts au début du siècle par des sociétés de secours mutuels, qui constitueront l'amorce de sa politique médico-sociale actuelle.
Mais depuis leur création, le fonctionnement et l'environnement des SSAM ont beaucoup changé. Pendant longtemps, les centres de santé et établissements...