La question de l’iniquité des rendements des fonds en euros servis à ses différents clients par un même assureur suscite la polémique. Quelle est votre politique en la matière ?
Hugues Aubry : Parler d’iniquité n’est guère approprié dans notre cas. Notre modèle de distribution multicanal nous amène en effet à développer des offres différenciées pour nos réseaux et nos partenaires et nous segmentons en conséquence notre actif général. Chaque segment profite en revanche de la même politique de participation aux bénéfices (PB), laquelle reste par ailleurs tributaire des décisions prises chaque année en matière de dotation des provisions de PB.
Eric Le Baron : Depuis une dizaine d’années, nous avons décidé, en toute transparence et en ligne avec notre stratégie commerciale axée sur une clientèle patrimoniale, de bonifier le rendement du fonds en euros des assurés qui prennent davantage de risques en investissant une part significative de leur contrat en unités de compte. Cette position est d’autant plus assumée qu’à mon sens la dispersion des taux de PB relève d’une problématique non pas d’équité mais de mutualisation des différentes générations de souscriptions. Or, chez nous, ce sont plutôt les vieux contrats qui profitent des garanties financières les plus avantageuses.
Quelle est votre position sur la transférabilité des contrats ?
Eric Le Baron : C’est un sujet sérieux et je suis très partagé. D’un côté, il est évident que du point de vue de l’épargnant, pouvoir transformer un « mauvais » contrat en celui plus performant d’une même compagnie, voire d’un assureur concurrent, serait une bonne chose, d’autant que techniquement, on le sait, cette voie a été ouverte de longue date par les contrats d’assurance retraite...