Les premières analyses des résultats des régimes de prévoyance laissent à penser que la dérive des arrêts de travail s’est poursuivie en 2018. Les arrêts de plus de quatre-vingt-dix jours notamment continuent d’augmenter. Une dérive observée sur tous les portefeuilles et valable pour les hommes comme pour les femmes. Il n’y a guère que les salariés de moins de 30 ans qui affichent un taux d’arrêt de travail stable. « Notre conviction est qu’il y a une dégradation de l’engagement des collaborateurs, probablement liée aux changements sociétaux, face auxquels les salariés se sentent un peu perdus. Ces changements font évoluer le rapport à l’entreprise et cela peut se traduire par une hausse de la sinistralité », analyse Liliane Spiridon, directrice des assurances de personnes de Gras Savoye Willis Towers Watson.
Une tendance suivie de près par le gouvernement. Le Premier ministre a confié une mission sur les arrêts de travail à Stéphane Oustric, Jean-Luc Bérard et Stéphane Seiller. Dans leur rapport, les trois experts constatent que les arrêts de moins de trente jours ont représenté 74 % du nombre mais seulement 18 % des coûts d’indemnisation de l’Assurance maladie et les arrêts de plus de six mois n’ont représenté que 7 % du total mais 44 % des coûts en 2017. Outre la dynamique conjoncturelle liée à l’augmentation de la masse salariale du secteur privé, les auteurs pointent un certain nombre de facteurs explicatifs à cette dérive parmi lesquels « l’augmentation du taux...