En cette année électorale, la feuille de route 2017 des assureurs vie s’inscrit dans un contexte politico-financier plus incertain que jamais, avec à la clef plusieurs questions qui sont autant d’enjeux pour l’avenir.
Les taux des fonds en euros vont-ils virer au rouge ?
C’est ce qu’envisagent de nombreux professionnels, persuadés que la remontée de l’inflation va pousser la rémunération nette des fonds en euros sous la ligne de flottaison et affaiblir l’argument marketing, selon lequel le rendement de ce produit reste tout à fait concurrentiel pour un support garanti à tout moment. L’an passé encore, les supports en euros ont rapporté en moyenne 1,6 % net d’inflation, un taux certes en repli par rapport à 2015 (2,3 %), mais supérieur de 70 points de base à ceux enregistrés en 2011 ou 2012 (0,9 %).
Qu’en sera-t-il en 2017 ? Si l’on reprend l’hypothèse posée par Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money, d’une performance financière moyenne de 1,4 %, il suffit que l’inflation annuelle grimpe à 1,2 % pour que, après prélèvements sociaux de 15,5 %, la rentabilité réelle des fonds en euros soit négative. Dans la mesure où nombre de contrats délivrent déjà un rendement annuel de 1,5 %, voire moins, ce scénario n’a rien d’invraisemblable. Et pourrait pousser les assurés à renforcer leurs arbitrages en faveur du livret A comme ils l’ont déjà fait en début d’année (4,27 Md€ de collecte nette fin février contre 1 milliard pour l’assurance vie).
Les provisions peuvent-elles soutenir durablement les performances ?
La capacité des fonds en euros à faire mieux que l’inflation va dépendre...