Les assureurs locaux et multinationaux développent des solutions de micro-assurance qui, avec le développement de la téléphonie mobile, pourraient bien générer une source considérable de primes à collecter sur le continent.
La dernière étude de la fondation Munich Re, présentée lors de la Conférence internationale annuelle sur la micro-assurance qui a eu lieu début novembre à Casablanca (Maroc), révèle une croissance de 30 % du secteur en Afrique ces trois dernières années. Environ 61,9 millions d’Africains disposent d’au moins une couverture de micro-assurance, pour une valeur totale de primes émises de 647 M$.
Cette impressionnante croissance s’inscrit dans un continent largement inexploité. « Seulement 5,4 % de la population [africaine, NDLR] est couverte par une assurance alors qu’on dénombre plus d’un milliard de personnes, dont 43 % vivent sous le seuil de l’extrême pauvreté avec moins de 1,90 dollar par jour », déclare Dirk Reinhard, vice-président de la fondation Munich Re.
L’Afrique du Sud domine le paysage de la micro-assurance avec un volume de cotisations représentant plus de 60 % des cotisations vie et non-vie du continent africain. Plusieurs pays (Ghana, Maroc, Zambie, Swaziland…) connaissent aussi un développement important de la micro-assurance. « Le marché africain propose des couvertures de plus en plus diversifiées », observe Michael J. McCord, président de Microinsurance Network. Bien que les produits d’assurance sur la vie se taillent la part du lion, les plus fortes croissances ont été observées pour les micro-assurances santé et agricoles, avec respectivement + 562 % et + 560 %. On part cependant de très loin, en santé comme en agriculture…
Quand les assureurs internationaux s’engagent
Plus de 500 organismes proposent de la micro-assurance en Afrique, dont de nombreuses structures communautaires (institutions de microfinance, ONG, coopératives et mutuelles) et une soixantaine d’assureurs commerciaux.