En ce « drôle » de printemps 2020, l’ensemble de la place se trouve confronté à de multiples inconnues d’où émergent au moins sept items qui constituent autant d’enjeux clés pour l’avenir.
La solvabilité des assureurs est-elle menacée ?
L’automne 2019 n’a pas été des plus doux pour le secteur vie qui, sérieusement secoué en août dernier par le passage de l’OAT dix ans sous la ligne de flottaison (-0,4 %), a inauguré une ère nouvelle, « un changement de paradigme où la garantie à taux zéro est devenue une performance en soi », résume-t-on à la Fédération française de l’assurance. Pour rappel, en vertu des normes de solvabilité européennes en vigueur, les fonds propres des assureurs doivent couvrir a minima 100 % du SCR (Solvency Capital Requirement), le montant de capital qu’exigent leurs engagements, Or, comme l’explique Gildas Robert, associé chez Optimind, la baisse des taux a un effet ciseau sur ce ratio : « Elle joue à la fois sur le SCR qui augmente et les fonds propres économiques qui baissent et ce double impact se solde par une contraction du taux de couverture. » Avec des taux longs devenus négatifs, ce ratio qui s’était déjà resserré de 20 points en moyenne entre fin décembre 2018 et fin juin 2019 a connu un nouveau repli sensible en fin d’année. Sentant le vent du boulet, certains groupes ont réagi en renforçant leurs émissions de dettes subordonnées (AG2R La Mondiale, CNP assurances, Groupama…), d’autres en renflouant directement les structures fragilisées (Suravenir, Prépar vie, Aviva France…). « Cela fait trente ans que notre groupe émet des dettes subordonnées afin d’optimiser sa solvabilité bien au-delà des norm...