Un an après son lancement officiel, l'eurocroissance peine à trouver son public. Annoncé à grand bruit, mais finalement commercialisé au compte-gouttes depuis le début de l'année, ce nouveau fonds d'assurance vie souffre d'un mauvais timing financier et ne déclenche pas l'enthousiasme des CGPI. Nombre d'assureurs restent cependant convaincus de son potentiel.
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Et de sept ! En officialisant le 11 juin dernier le lancement de son eurocroissance en partenariat avec Aviva, l'emblématique association Afer (ses contrats pèsent plus de 50 Md€ d'encours) est venue s'ajouter au club encore fermé des promoteurs de ce nouveau support. à cette même date, seuls AG2R La Mondiale, Axa (via le contrat Madelin FAR de l'association Agipi), BNP Paribas Cardif, CNP assurances, Generali et Predica (Crédit agricole assurances) s'étaient en effet engagés sur le terrain un tantinet glissant de la distribution de l'eurocroissance. Avec à la clef des premiers résultats de collecte modestes : moins de 100 M€ par mois, selon des estimations rendues publiques début mai, pour un stock s'élevant à 1,5 Md€ en tenant compte de la transformation des contrats eurodiversifiés existants. Il y a un an pourtant, lorsqu'en septembre 2014 les décrets d'application précisant son fonctionnement sont parus, un boulevard semblait s'ouvrir pour cette offre inédite instituée par la loi de finances rectificative pour 2013. « D'ici à fin 2015, 70 % du marché proposera de l'eurocroissance », annonçait, confiant, le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) Bernard Spitz.
C'était compter sans la chute historique des taux obligataires, qui a réduit comme peau de chagrin l'argumentaire commercial susceptible de valoriser ce concept auprès des assurés. Depuis, la FFSA a rabaissé le curseur à 65 % et laisse planer un certain doute sur la concrétisation de ce chiffre.