La décollecte de l'assurance de vie s'installe durablement dans le paysage français. Pourtant, les cédantes ne recourent pas davantage à la réassurance pour sécuriser leur activité.
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L'activité d'assurance vie-épargne est en décollecte. Les causes de cette petite révolution sont multiples : démographie adverse, crise économique, baisse du taux des obligations d'Etat, désamour des épargnants pour le produit présenté depuis une bonne vingtaine d'années comme le placement préféré des Français, concurrence de l'épargne liquide... Mais les alternatives, elles, sont quasi inexistantes.
Alors qu'en période de vache grasse, l'activité vie des assureurs directs du marché français n'était pas réassurée, qu'en est-il au moment où le marché se retourne ? « En assurance de personnes, la réassurance se bat traditionnellement sur une petite part du gâteau, celle de l'activité prévoyance qui compte pour 13 % de l'activité directe totale. En vie-épargne, les réassureurs sont très peu présents », répond sans ambages Philippe Virolle, patron de l'activité vie chez Aon Benfield.
Nombre d'éléments plaident pourtant en faveur d'un recours plus systématique à la réassurance vie. La forte augmentation de l'exigence en capital du futur régime prudentiel Solvabilité II à l'égard de l'assurance vie n'est pas le moindre. A en croire les experts qui épluchent les résultats du QIS5, près des trois quarts des besoins de fonds propres des assureurs vie sont liés à leur activité d'épargne. Ce niveau élevé « peut les pousser à essayer de recourir à davantage de réassurance », confirme Pierre-Yves Le Corre, directeur assurances de personnes de Swiss Re France. « Et concrètement, il y a plus...