Alors que les chiffres de la collecte du début d'année sont plutôt encourageants, plusieurs menaces planent au-dessus du marché de l'épargne-vie. De quoi inquiéter tous les assureurs...
associé Eurogroup Consulting
L'assurance vie respire à nouveau. Après deux années moroses, les Français, inquiets pour leur avenir, allergiques au risque et au fisc, reviennent sur ce support. Les assureurs se prennent à espérer qu'ils vont réussir ce que l'économie française, elle, n'a pu atteindre : prolonger « leurs trente glorieuses », celles qui ont vu la naissance puis la croissance continue du premier produit d'épargne financière. Ce regain pourrait cependant n'être que d'apparence.
Conjoncturellement tout d'abord. Force est de constater que la collecte est redevenue positive et que les chiffres d'avril sont encourageants. Les bases du redémarrage sont toutefois fragiles : le rebond de janvier s'explique avant tout par un transfert d'épargne titres, les soldes de collecte de février et mars sont bien moindres, et les transactions dans l'immobilier n'ont jamais été aussi peu nombreuses depuis 2008. Même si la volonté d'épargner n'a jamais été aussi forte chez les Français, la reprise pérenne n'est pas assurée. Rappelons d'ailleurs qu'en 2011, l'année avait commencé en fanfare...
La question du rendement
Structurellement ensuite : l'assurance vie est aujourd'hui confrontée à trois risques de fond qui pourraient menacer son succès, du moins sous sa forme actuelle.
Le premier concerne le rendement : traditionnellement présentée comme un produit idéal pour préparer sa retraite ou transmettre son patrimoine, l'assurance vie aura été en fait depuis trente ans un produit de placement de moyen, voire de court terme garantissant fluidité (sortie à tout moment sans pénalité, liquidité assise sur l'obligataire), performance satisfaisante et faible risque, le tout dans un contexte fiscal...