En permettant à leurs clients, les assureurs maladie complémentaires, de proposer l’avance de soins aux assurés, les opérateurs de tiers payant ont été à l’origine d’une belle avancée sociale et fait la démonstration de leur capacité à innover. Depuis, plus rien. Pourtant, la liquidation des feuilles de soins n’est plus différenciante. À l’heure du tiers payant généralisé, les opérateurs pèseront-ils sur l’avenir de l’assurance santé ?
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Comment permettre aux assurés d’être dispensés de l’avance de frais aux professionnels de santé ? En leur donnant la possibilité de présenter leur carte de tiers payant à ces derniers, quand ils l’acceptent. Disponible depuis de nombreuses années, cette voie est loin d’être parfaite, malgré le soutien technologique des opérateurs de tiers payant (OTP).
Pour accompagner leurs partenaires assureurs maladie complémentaires (AMC), ils ont multiplié les solutions avec pour principal objectif l’accès aux droits et au calcul des garanties en ligne des assurés, mais aussi le contrôle des abus de consommation ! Une telle offre de services est-elle suffisante pour rendre pérennes les OTP ? « Le marché des opérateurs de tiers payant est plein d’avenir pour ceux qui sauront tirer leur épingle du jeu. Actuellement, ces acteurs gèrent jusqu’à 65 % des prestations d’assurance et, à la faveur du déploiement de la pratique du tiers payant intégral, ils prendront progressivement en charge la quasi-totalité de ces flux, ce qui leur ouvrira la porte d’une volumétrie de données exploitables à des fins de big data et donc de nouveaux services », estime Véronique Lacam-Denoël, présidente de Proxicare.
Sur le terrain, ce sujet ne semble pas vraiment préoccuper les acteurs qui continuent de débattre de l’avance de frais et du très contesté tiers payant généralisé. Les Assurances du Crédit mutuel ont toutefois tranché dans le vif et opté pour une solution de rupture : la Carte avance santé, lancée voilà plusieurs années. Muni d’un véritable moyen de paiement, l’assuré a la possibilité de l’utiliser pour régler ses dépenses de santé. Il n’est débité que lorsqu’il a été intégralement remboursé.