Les investissements socialement responsables ont le vent en poupe. Mais du côté des assureurs, à quelques exceptions près, on ne montre pas un entrain remarquable. Les choses sont cependant en train de changer. Tout doucement...
L'investissement socialement responsable (ISR) est encore une idée neuve. Elle est apparue à la fin du siècle dernier et fait doucement son chemin depuis. Son credo est simple : conduire les gérants à prendre en compte, à côté des critères financiers habituels, d'autres domaines que l'on appelle extra-financiers et qui se résument dans les trois lettres ESG, pour environnement, social et gouvernance. Bref, la gestion ISR privilégie les émetteurs rentables, mais aussi ceux qui ont une politique la plus exemplaire possible en matière de respect de l'environnement, de politique sociale et de méthodes de gouvernance. Et c'est une idée qui fait mouche : selon Novethic, le centre d'étude dédié de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), l'ISR pèse déjà 115 Md€ en France et l'intégration des critères ESG concerne près de 2 000 Md€, avec une forte croissance chaque année. « Entre 2010 et 2011, le marché français de l'ISR a crû de 69 % », se réjouit Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice de Novethic.
Peu de volontarisme
Quel rôle jouent les assureurs sur cette scène ? Selon Novethic, ils n'y font pas de la figuration, puisqu'ils représentent à eux seuls une trentaine de milliards d'euros investis selon ces critères. Mais il faut avouer que rapportée aux 1 700 Md€ gérés en dommages et vie, cette implication est loin de traduire une politique générale de gestion responsable. L'enquête réalisée par l'Association française de l'assurance (AFA) et publiée en octobre 2011, indique par exemple que 0,8 %...