Actrices historiques du marché de l’assurance vie, les associations d’assurés ont su nouer au fil des ans un partenariat atypique avec les compagnies en charge de leurs contrats collectifs, ce qui a contribué à améliorer les offres pour les épargnants. Pour demeurer bénéfique, ce rapport exige cependant que chaque partie garde la bonne distance.
Journaliste
Quand on parle des associations d’assurés, on pense immédiatement à l’Afer. Non sans raison. À l’aube de ses quarante ans, l’association française d’épargne et de retraite peut se targuer d’être devenu au gré d’une histoire tumultueuse (voir article lié) l’un des acteurs emblématiques du marché de l’assurance vie, avec plus de 48 Md€ d’encours sous gestion confiés à Aviva. Se définissant comme le « premier groupement d’épargnants indépendants en Europe », l’Afer ne manque d’ailleurs pas une occasion de se faire entendre « lorsque la défense de ses adhérents et de l’épargne retraite le nécessite ». Ses faits d’armes sont nombreux, et il n’est pas exclu que la révision de « l’effet Bacquet » figure parmi ses prochains trophées.
Début octobre, profitant de la réunion des Assises de l’épargne qu’elle organisait, l’association a en effet annoncé la remise en cause de cette réponse ministérielle (faite au parlementaire Jean-Paul Bacquet le 29 juin 2010) en vertu de laquelle, depuis fin 2012, les contrats souscrits par un seul conjoint, mais financés avec l’argent de la communauté et non dénoués au premier décès, font partie de l’actif de communauté et sont soumis aux droits de succession. « L’Afer s’est mobilisée et elle a été entendue au plus haut niveau de l’État, a affirmé son président Gérard Bekerman. Nous allons désormais finaliser le texte d’application de la mesure avec les services de Bercy. »
Vents contraires
Pourtant, l’indépendance proclamée par l’Afer suscite souvent la controverse....