Alors que les assureurs vie du marché français annoncent une baisse des taux servis pour 2020, les assurés allemands, eux, continuent de percevoir des rémunérations au-delà de 3 %. Explications.
journaliste
Les assureurs vie européens sont coincés entre les taux obligataires au plancher du fait de la politique accomodante de la Banque centrale européenne (BCE) et les taux de rendement promis à leurs clients. Cependant, les taux servis sur les fonds euros allemands sont chaque année supérieurs à ceux servis aux épargnants français. Pour 2018, le taux moyen servi outre-Rhin s’élevait encore à 2,83 %, contre 1,83 % aux assurés français.
La différence entre les produits de part et d’autre du fleuve rend la comparaison difficile. De fait, en Allemagne, l’assurance vie en euros est un mélange d’épargne et de garanties de prévoyance tandis que les contrats français sont des produits d’épargne pure. Autre différence, les taux garantis dans l’Hexagone (à 0,5 % en moyenne) sont à des années-lumière de ceux garantis en Allemagne (de 2 % à 2,5 %). « Sur un contrat d’assurance vie allemand, une partie de la rémunération des assurés provient du partage du résultat financier mais aussi du partage des résultats techniques et d’assurance qui s’ajoutent à la rémunération de l’épargne », détaille Benjamin Serra chez Moody’s. Par ailleurs, les pénalités de sortie anticipée des contrats d’assurance vie sont plus importantes en Allemagne, tandis qu’en France la liquidité et la disponibilité permanentes des contrats vie coûtent cher en termes de capitaux propres. « Les contrats d’assurance vie allemands ont une « duration » beaucoup p...