Pour Sonia Fendler, membre du comex de Generali France, la véritable menace qui plane sur les conseillers en gestion de patrimoine n’est pas tant celle des FinTech que celle du PRIIPs (règlement sur les documents d’informations clés relatifs aux produits d’investissement packagés de détail et fondés sur l’assurance). « Le PRIIPs part d’un principe vertueux. Il a pour objet de fournir au client une information normée, claire et transparente au travers d’un document d’information clé, le KID. Mais à l’arrivée, la complexité de ses normes d’application dites RTS (Regulatory Technical Standards) est telle qu’elle annule cet objectif », déclare-t-elle.
Selon ces RTS, les assureurs devront produire un KID de trois pages sur chaque contrat, ainsi qu’un KID pour chaque option d’investissement de leurs multisupports. « On aboutit à une véritable usine à gaz, avec par exemple 158 documents supplémentaires représentant près de 500 pages à fournir au client avant toute souscription pour un contrat comportant un fonds en euros, 11 UC, des gestions pilotées et profilées », détaille Sonia Fendler. Outre que cette nouvelle norme se révèle cumulative et incohérente avec le document d’information clé pour l’investisseur (DICI) existant et que sa mise en œuvre, « estimée de 1 à 3 M€ par organisme » se répercutera sur le client, elle risque d’engendrer « une réduction drastique de la richesse de l’offre en architecture ouverte, pourtant bénéfique à la concurrence donc in fine aux clients »,...