Jean-Philippe Ferrandis, directeur des assurances de personnes, Verspieren
« Au fil des années, notre société se fragmente. Dans l’entreprise, cela se manifeste par un recul de la solidarité entre salariés, y compris parmi les représentants syndicaux, même si tous aimeraient encore y croire. Chaque génération cherche à défendre ses propres intérêts, sans se préoccuper de ceux des autres. La communication entre les générations présentes au sein de l’entreprise est fragile. Une proportion importante de responsables des ressources humaines ont des difficultés à diriger les négociations du fait de ces divergences d’intérêts qu’il devient complexe d’unifier. »
Julien Venturini, consultant manager, Gras Savoye Willis Towers Watson
« Dans un régime de prévoyance, la solidarité est induite parce que tous les salariés ou catégories de salariés peuvent être couverts et/ou avoir les mêmes garanties. Dans certaines entreprises, la solidarité est encore plus marquée lorsqu’il y a eu une harmonisation du régime décès entre cadres et non-cadres. Le fait que les non-cadres soient moins bien assurés que les cadres en décès est un héritage d’un passé souvent industriel. Socialement et philosophiquement, il est toujours intéressant de se questionner : la vie d’un non-cadre vaudrait-elle moins chère que celle d’un cadre ? Si les entreprises sont tenues de couvrir les cadres et les non-cadres à des niveaux différents, il nous revient, à nous courtiers, de faire preuve de pédagogie envers les responsables des ressources humaines et les élus syndicaux afin de leur faire comprendre la nature de la garantie et le côté positif qui résulterait d’une homogénéisation entre les régimes. »